Mise en place fin 2022, la filière REP pour les produits et matériaux de construction du bâtiment doit évoluer. Prévue par la loi anti-gaspillage, elle a été conçue pour améliorer la gestion des déchets issus des chantiers.
Mais deux ans plus tard, plusieurs freins ralentissent encore son déploiement. Le ministère de la Transition écologique engage donc une refonte du dispositif.
La REP bâtiment a permis l’ouverture de plus de 6 000 points de collecte sur le territoire. Parmi eux, 1800 acceptent tous les flux. Une avancée notable. Mais sur le terrain, la reprise gratuite reste difficile à appliquer.
Les fabricants soulignent la charge importante que représente ce système. Les artisans, eux, n’en perçoivent pas toujours l’intérêt. Résultat : les attentes s’accumulent et les usages peinent à se généraliser.
Face à ces difficultés, une concertation a été engagée en avril. Elle réunit tous les acteurs concernés : industriels, distributeurs, entreprises de travaux, collectivités.
Objectif : revoir certaines modalités, sans affaiblir les objectifs environnementaux. Tous les sujets se retrouvent sur la table : fonctionnement des points de reprise, financement et accompagnement des professionnels.
Certaines obligations qui devaient entrer en vigueur dès 2025 sont suspendues. Cette décision vise à éviter une mise en application trop rapide, mal maîtrisée.
Ce moratoire donne le temps de revoir le dispositif, d’écouter le terrain et de corriger ce qui peut l’être.
La filière REP bâtiment reste un levier essentiel pour mieux trier, collecter et valoriser les déchets de chantier.
Sa réussite dépendra d’un équilibre entre exigences réglementaires, solutions concrètes et soutien aux professionnels. La refondation en cours va dans ce sens. Elle doit donc aboutir à un modèle plus stable, plus clair et surtout mieux accepté.